Eté morose pour les professionnels du tourisme français

05/08/13
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Faut-il y voir un lien de cause à effet ? Si le site de location entre particuliers Airbnb affiche une santé étincelante, le tourisme français fait grise mine. En juillet, les hôteliers n'ont pas affiché complet et les prix ont reculé. Résultat : le revenu par chambre disponible (RevPar), un indicateur clef de l'hôtellerie, a reculé de 4,4 % en juillet, selon les chiffres diffusés par le cabinet MKG le 31 juillet.

 

Globalement, la fréquentation dans les hôtels et les restaurants a baissé de 10 % en juillet, a confirmé l'Union des métiers et des industries hôtelières (Umih). "La baisse était attendue. La clientèle arabe, qui descend dans les hôtels haut de gamme de Paris ou de la Côte d'Azur, n'est pas venue à cause du ramadan. Mais elle devrait se rattraper en août", dit Georges Panayotis, du cabinet MKG.

 

MANQUE DE COMPÉTITIVITÉ


Plus grave, les clients classiques ne viennent plus chercher le soleil en France. Même s'ils boudent encore le Maghreb, en particulier la Tunisie, depuis le "printemps arabe", les vacanciers en quête de soleil se sont rabattus sur l'Espagne, la Grèce, la Turquie ou la Croatie. "La France n'est pas compétitive sur le tourisme de villégiature, qu'elle n'a pas développé. On manque cruellement de chambres d'hôtel", développe M. Panayotis, qui pointe par exemple les infrastructures vieillottes de la côte méditerranéenne autour de Toulon.

 

"On est début août, et il y a encore de la place dans les hôtels. Même les promotions de dernière minute, qui nous permettent de nous rattraper, n'ont pas fonctionné", complète Roland Heguy, hôtelier à Biarritz, et président de l'Umih. Non seulement les Français, frappés par la crise, partent moins en vacances, mais la clientèle étrangère, en particulier les Russes ou les Chinois, s'est concentrée dans la capitale. "On les a moins vus que l'année dernière sur le littoral", précise Roland Héguy. Néanmoins, le cabinet MKG ne prédit pas de décrochage annuel du secteur. "On reste dans nos prévisions : le revenu par chambre devrait croître de 1 % en 2012", indique Georges Panayotis.

Sandrine Cassini