Hubert JAN dans le Parisien sur la restauration à domicile

31/08/15

Dans une interview au Parisien, Hubert JAN dénonce la concurrence déloyale des dîners chez l’habitant qui soulèvent un problème, notamment en termes d’hygiène.

 

« La convivialité, c’est notre métier », assure Hubert Jan, ici devant son restaurant à Fouesnant Beg Meil (Finistère), qui a pris rendez-vous au ministère de l’Economie à la rentrée pour parler de la concurrence que représente ces dîners chez l’habitant.

Pour le représentant de l’organisation patronale de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, les dîners chez l’habitant soulèvent un problème, notamment en termes d’hygiène.

 

Comment percevez-vous l’émergence des dîners chez l’habitant ?

HUBERT JAN. Ils représentent une obscure concurrence et détruisent de l’emploi. Dans la restauration, on est dans la même logique que les collègues hôteliers avec Airbnb : on compte établir une stratégie commune pour réclamer fiscalité et transparence dès le premier euro de chiffre d’affaires perçu par les particuliers. On a rendez-vous avec le ministère de l’Economie pour en parler à la rentrée.

 

Des particuliers cuisinant ponctuellement à domicile représentent-ils une réelle menace pour les restaurateurs ?

Dès que vous recevez des gens contre rémunération, vous êtes restaurateur. Il y a forcément une concurrence à force de multiplication de Français s’inscrivant sur ces sites. Comme restaurateurs, on a une licence pour servir de l’alcool qui coûte entre 3 000 et 5 000 € et 700 € supplémentaires pour l’exploiter. Ces gens, qui n’ont aucune contrainte sociale ni fiscale, peuvent proposer des prix incommensurables, c’est inacceptable. Et puis, restaurateur est un vrai métier avec différentes pressions et obligations : l’obligation sociale pour les salariés, les connaissances du produit, le montant des taxes et des charges, la formation aux performances d’hygiène. Ce service est très dangereux.

 

C’est-à-dire ?

On peut empoisonner quelqu’un en faisant à manger. Il suffit de ne pas respecter les expositions microbiennes en laissant refroidir un produit à l’air libre trop longtemps par exemple. Les protocoles de restauration imposent une température inférieure à 10  oC, le plus rapidement possible.

 

Les usagers des dîners chez l’habitant évoquent la qualité de l’accueil, l’authenticité des échanges : certains restaurateurs ne devraient-ils pas se remettre en question ?

La convivialité, c’est notre métier. Il y a un pourcentage de restaurateurs qui travaillent justement sur le créneau plaisir. On est d’ailleurs en route pour faire identifier la restauration artisanale pour que chaque client voie clairement sur la porte de l’établissement dans quel type d’endroit il entre.

 

Propos recueillis par Flora GENOUX