L'Eco du jour : Taxe de saison

09/07/14

C'est un film pour les partisans de l'augmentation de la taxe de séjour, une partie de squash pour ses destructeurs. Le film, c'est Olivier Faure, député socialiste de Seine-et-Marne qui nous le raconte : chaque année (depuis 2012) il présente un amendement pour augmenter la taxe et financer les transports d'Ile-de-France. Le mois dernier il s'attend à ce que l'on renvoit son amendement au budget 2015 mais surprise nous dit-il, en réunion interministérielle, le gouvernement décide de s'en remettre à la sagesse du Parlement. Autrement dit cette année c'est gagné, son amendement est même voté par certains députés UMP. Mais voilà que Laurent Fabius éternue, explique Olivier Faure et que tout le monde s'enrhume ! Si le ministre des Affaires Etrangères qui a récupéré le tourisme dans son portefeuille a en effet éternué c'est parce qu'il venait à peine de conclure les assises du tourisme ; l'encre n'était pas encore sèche que boom, on remettait en cause ses conclusions selon Roland Héguy le patron de l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie. Laurent Fabius voulait relancer le tourisme et stopper l'inflation de taxes nous dit-il. Le lobbying des acteurs du tourisme fonctionne alors à plein auprès des députés, des sénateurs, de nombreux ministres et même à Matignon au point que désormais le gouvernement parle d'une seule voix selon Roland Héguy mais que les parlementaires eux ne veulent pas se faire dicter la loi ! Aujourd'hui les sénateurs pourraient supprimer les amendements qui augmentent la taxe de séjour mais les députés la semaine prochaine auront le dernier mot. Alors les contre-propositions affluent. Même Olivier Faure se dit prêt à modifier la sienne et à la rendre progressive en fonction du nombre d'étoiles des hôtels (à l'origine il proposait 2 euros pour tous en Ile-de-France). Eric Woerth l'ancien ministre UMP du budget avec sa collègue socialiste Monique Rabin rendront eux un rapport demain et proposent la création d'une nouvelle catégorie 5 étoiles et palace taxée entre 1 euro 50 et 3 euros. Mais les acteurs du secteur ne veulent pas en entendre parler, ils se réuniront demain également pour discuter des actions à mener si les taxes ne sont pas tout bonnement supprimées !