L'Europe et la représentativité patronale à l'ordre du jour du conseil d'administration de l'UMIH

13/05/14
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75 - Paris Réunis début mai en Conseil d'administration dans les locaux d'Umih Formation, les élus départementaux et régionaux du syndicat de la rue d'Anjou ont fait le point sur les chantiers de la profession.

 

L'un des dossiers les plus compliqué à gérer ces derniers mois pour la profession a été celui de l'accessibilité. « C'est 7 ans de combat pour l'Umih, résume Roland Héguy. Des avancées ont été obtenues face à des interlocuteurs extrêmement militants. Les négociations ont été dures mais nous avons réussi à faire bouger les lignes. Pour mesurer ces avancées, il faut regarder d'où nous sommes partis » : d'un texte le plus souvent totalement inapplicable lorsqu'il s'agit du bâti. Pour l'Umih, trouver des consensus était un impératif. Le réaménagement du calendrier en fait partie. Mais l'hôtellerie n'est pas « tirée d'affaire pour autant » déplore le président confédéral qui pointe du doigt les « dernières trouvailles de Booking qui détourne notre clientèle vers d'autres types d'hébergements, comme des résidences de tourisme ou des locations meublées ». L'Umih s'interroge sur le terme utilisé par le site : « vous cherchez un établissement équivalent mais moins cher… » Qu'entend-on par « équivalent » ? Le mot « n'est pas approprié puisqu'il renvoie à toutes formes d'hébergement marchand en France, qui obéissent pourtant à des contraintes très différentes. Un hôtel ne peut pas être considéré comme équivalent à une location meublée ! Chaque établissement est unique, offrant des prestations différentes et répondant à une demande précise du consommateur. Arrêtons la course au prix et à la standardisation » appelle Laurent Duc, président d'Umih Hôtellerie. La restauration va devoir, quant à elle, faire avec la mention Fait Maison, dont on attend le décret d'application. Les fonctionnaires qui l'auront rédigé ne sont « jamais rentrés dans une cuisine » et c'est tout le problème du système : « l'énorme décalage entre les bonnes volontés pensantes et la réalité du terrain » soupire un élu départementale de l'Umih. Parmi les sujets sensibles encore, le commerce illégale. Plusieurs bureaux départementaux, comme l'Umih 13 ont permis de mener à bien des actions qui ont mis sous les projecteurs des « clubs sportifs qui se transforment en boîte de nuit ». L'Umih, qui a présenté ses 15 recommandations pour un 'nouvel élan européen en faveur du tourisme' réclame, par exemple, l'interdiction de location pour les courts séjours inférieurs à six nuits pour les locations meublées. « Des étages entiers d'immeubles dans toutes les grandes villes européennes sont dédiés à cette activité ». Dans son manifeste, destiné à interpellé les candidats aux Européennes, l'Umih demande aussi la désignation d'un commissaire européen dédié. Dans la visée bien sûr, une politique du tourisme qui permette le développement de l'attractivité des destinations européennes accompagné d'une stratégie cohérente à l'intérieur des pays. La représentativité patronale était également à l'ordre du jour. « C'est l'Umih, rappelle Roland Héguy, qui a réclamé l'enquête de représentativité. Nous exigeons de nos dirigeants qu'ils soient propriétaire de l'outil de travail et en activité. Une recomposition du paysage va avoir lieu. Pour l'Umih, c'est un message d'avenir et de conviction » affirme-t-il sous les applaudissements.

Sylvie Soubes



Que font les syndicats à Bruxelles ?

Jean-Marc Banquet d'Orx, président d'Umih Ile de France, a été élu en début d'année au SSD (Sectoral Social Dialogue Commitee), la commission des affaires sociales de l'Hotrec. Sa réponse, à quelques jours des élections européennes.

 

« Ils sont, par exemple, dans le secteur social que je représente les experts systématiquement consultés par la Commission qui instruit une nouvelle Directive européenne. On ne devra pas perdre de vue que cette Directive, une fois votée par le Parlement, s'imposera à tous les Etat membres. Leur rôle de lobbyiste est prépondérant pour éclairer les parlementaires sur la manière dont ces dispositions pourront trouver un écho favorable et être appliquées en fonction des particularités des Etats. Chaque pays possède son histoire sociale et il faut trouver un tronc commun à la majorité des Etats afin que l'adaptation ne rencontre pas des problèmes insurmontables. Dernièrement, notre commission a été saisie par deux commissions issues des secteurs de la coiffure et du transport. Ces commissions nous ont demandé de les soutenir dans leur réclamation qui consistait à contester de nouvelles dispositions qui n'avaient pas fait l'objet d'étude en commission paritaire au préalable. En fait, cette situation risquait de créer un précédent, échappant au principe en usage qui veut que les commissions paritaires doivent donner leur avis avant toute nouvelle disposition. Le secteur de l'hôtellerie et de la restauration, après en avoir débattu en corps séparés (employeurs et salariés) a convenu qu'on ne pouvait pas accepter un tel état de fait. Nous avons donc décidé de rejoindre dans leurs réclamations les branches du transport et de la coiffure. L'Europe a pris et continuera à prendre de plus en plus d'importance dans la réglementation indispensable au bon fonctionnement de nos institutions. Cela a été l'esprit de la construction européenne et c'est un devoir de s'en occuper. Notre rôle, en qualité d'experts, consiste à entrer dans les détails et explorer précisément les moindres contours des propositions que nous sommes amenés à faire à la commission. Ceci dans l'intérêt de nos entreprises et de nos collaborateurs. C'est en anticipant et en étant une force de proposition que nous sommes en mesure d'éviter que certaines dispositions nous soient imposées a posteriori. L'Europe n'est pas l'affaire des seuls représentants européens que nous avons élus, mais aussi l'affaire de chacun d'entre nous qui devons suivre pas à pas le chemin que cette grande Europe nous propose désormais de parcourir. C'est dans cet esprit que je pense utile devoir rappeler qu'il nous faut voter aux européennes et poursuivre et participer de concert avec nos élus à sa construction. »