Le président de l’Umih, le principal syndicat d’hôteliers et de restaurateurs, a officiellement demandé jeudi à la ministre du Tourisme Sylvia Pinel, présente au 61e congrès du syndicat à Cannes, "d’ajourner" la hausse de la TVA, qui doit passer de 7 à 10% au 1er janvier.
Face à ce qu’ils appellent un "matraquage fiscal", hôteliers et restaurateurs ont demandé jeudi à Cannes à la ministre du Tourisme d’"ajourner" la hausse de la TVA au 1er janvier, dans un secteur touché par la crise et qui craint de nombreuses faillites en 2014.
"Dans les prochains mois, nous allons connaître une vague de fermetures d’entreprises sans précédent. Ces entreprises ne rapporteront plus rien à l’Etat, elles coûteront à l’Etat, c’est le grand plan social invisible qui se prépare", a lancé le président de l’Umih Roland Héguy, devant Sylvia Pinel, venue à Cannes au 61e congrès de la principale organisation patronale de l’hôtellerie et de la restauration
"Madame la ministre, je vous demande ici, devant les représentants de toute une profession, d’ajourner la hausse de la TVA et je vous demande de porter cette parole au gouvernement", a martelé Roland Héguy, président de la confédération, majoritaire dans le secteur des CHRD (Cafés - Hôtels - Restaurants - Discothèques).
M. Héguy a dit à Mme Pinel "insister sur le coût social énorme auquel vous devrez vous préparer avec la hausse de la TVA. Ne pas revenir sur cette mesure est tout simplement suicidaire", a-t-il insisté, soulignant que "le gouvernement doit avoir le courage politique de renoncer à la hausse de la TVA, maintenant".
Pour marquer leur mécontentement, plusieurs centaines de restaurateurs et d’hôteliers présents dans la salle ont porté des toques blanches devant la ministre, sur lesquelles étaient inscrit : "sacrifié mais pas résigné".
"Je suis prête à travailler avec vous, à relayer, à analyser vos propositions", a assuré en réponse la ministre.
"Avec le président de la République et le Premier ministre, le choix a été de maintenir un taux de TVA intermédiaire. Le secteur (des CHRD, ndlr) a été laissé à un taux identique à celui pratiqué en Espagne", a précisé la ministre devant la presse, en marge de son intervention.
"Nous avons pris des mesures pour soutenir la compétitivité des entreprises. Le gouvernement a pris des mesures importantes qui bénéficient directement à votre secteur, je pense au crédit d’impôt pour la compétitivité et pour l’emploi (CICE), qui a permis dès cette année de réduire de 4% la masse salariale", a-t-elle affirmé. Selon Mme Pinel, le crédit d’impôt pour la compétitivité "bénéficie à 90% des entreprises du secteur" et qu’il est "adapté" à ce secteur, a-t-elle assuré, avant d’être huée par la salle.
Le principal syndicat de l’hôtellerie et de la restauration, l’Umih, tient son 61e congrès annuel jusqu’à jeudi soir à Cannes, sur fond de crispation des professionnels du secteur autour notamment de l’augmentation de la TVA au 1er janvier.