Tourisme : la saison estivale est mal engagée

30/07/13
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Juillet a été mauvais pour les professionnels du tourisme. La première quinzaine d'août sera meilleure. La crise de la consommation se fait sentir.


A moins d'un miracle de dernière minute, c'est-à-dire une fréquentation soutenue au cours de la deuxième quinzaine d'août, la saison estivale 2013 ne restera vraisemblablement pas dans les annales du tourisme français. De l'aveu des professionnels interrogés par « Les Echos », juillet a été globalement médiocre voire mauvais, ce qui était pressenti par certains d'entre eux dès la fin du printemps, la première quinzaine d'août s'annonçant a contrario meilleure. Heureusement, pourrait-on dire, s'agissant du pic de la saison.

 

Au-delà du problème récurrent du début tardif des vacances scolaires qui affecte la première semaine de juillet, les opérateurs pointent surtout les incidences de la crise de la consommation, d'où des arbitrages entre les modes d'hébergement, et dans les dépenses sur place. A ce titre, le secteur de l'hôtellerierestauration est particulièrement affecté. Roland Héguy, le président de l'Umih, sa principale organisation patronale, fait ainsi état d'une « baisse de chiffres d'affaires de 10 % sur la Manche et l'Atlantique, mais aussi en Paca, et pouvant atteindre - 30 % dans les zones rurales ». « C'est un prébilan et il m'inquiète car c'est pendant l'été que les entreprises font leur trésorerie », rappelle Roland Héguy. De fait, constate-t-il, « en dépit d'une météo exceptionnelle, il n'y a pas eu de ventes de dernière minute complétant un carnet de commandes qui paraissait satisfaisant en juin ».

 

« Juillet a été mauvais avec une diminution de 6 % du chiffre d'affaires à périmètre comparable. On risque de ne pas être dans nos objectifs de l'été », indique, de son côté, François Mariette, le président-fondateur d'Odalys, actif dans les résidences de tourisme mais aussi dans l'hôtellerie de plein air et la location de villas. Outre la désaffection des Français en juillet, ce dernier relève aussi la moindre fréquentation des Néerlandais, une clientèle importante sur ce mois.

 

Signe des temps, l'hôtellerie de plein air, qui surfait sur la croissance depuis une quinzaine d'années, apparaissant notamment comme une alternative aux résidences de tourisme, marque le pas. « C'est une première. Le camping est aussi touché. Et on ne peut pas dire que c'est la faute à la météo car juillet a été, de ce point de vue-là, exceptionnel. Il y a eu un peu de ventes de dernière minute, mais ça ne s'est pas bousculé », indique notamment le président du groupement volontaire Sunêlia, Alain Faveau, bien content de constater une progression, à date, de chiffre d'affaires de son réseau de l'ordre de 3 % pour la période avril-juillet. « Nous avons sauvé les meubles parce que nous avons une politique de qualité et de services », tient-il à ajouter.

 

« Vacances opportunités »


Les promotions, elles, ne manquent pas. A titre d'exemple, Center Parcs proposait encore hier des cottages à prix cassés, tandis que le site Easyvoyage mettait en évidence des possibilités de « vacances en France à moins de 300 euros ». « La grande nouveauté de cet été 2013 est que les Français ne se lâchent plus pendant les vacances. On est passé des vacances plaisir aux vacances opportunités », observe son présidentfondateur, Jean-Pierre Nadir.

 

Mais la crise accentue aussi des tendances. La location d'appartements a clairement le vent en poupe. Abritel enregistre ainsi des hausses des « demandes de réservation » en France de 9 % en juillet et de 22 % en août, les progressions étant de 2 % et 24 % pour l'étranger. Une mauvaise nouvelle pour les voyagistes.

Christophe Palierse, Les Echos