Une étude AKTO/CPNE chiffre l’impact de la crise du covid sur l’activité et l’emploi HCR

20/05/21

Quel a été l’impact des confinements successifs et des mois de fermeture sur les entreprises du secteur HCR ? Pour répondre avec exactitude à cette question, la CPNE (Commission paritaire nationale de l’emploi HCR) et AKTO, l’opérateur de compétence de la branche, a chargé le cabinet KYU LAB d’une étude détaillée. Menée en février-mars, elle vise à comprendre l’impact de la crise du covid-19 sur les activités et les besoins en emplois et en compétences, par métier et par région. Près de 4 000 entreprises du secteur ont répondu à cette étude, ce qui permet de dégager trois tendances majeures et peu optimistes.

D’abord, une perte de CA de moitié ou plus en 2020 par rapport à 2019. Les prévisions pour 2021 sont pires puisqu’en moyenne, les établissements anticipent une perte de 63 % de leur CA. Les secteurs les plus touchés dans la branche semblent être les traiteurs (du fait de la faiblesse extrême de l’activité événementielle), mais aussi les cafés et la restauration traditionnelle. Ce pessimisme est partagé aussi par les CHR des stations de ski, plus touchés que ceux situés dans les stations balnéaires par exemple.

La seconde tendance concerne les besoins prévisionnels de personnels. Près de la moitié des établissements pense maintenir ses effectifs en 2021. L’autre moitié envisage des pertes (non-remplacements de départs notamment), s’ajoutant à une baisse de recours aux profils saisonniers et extras chiffrée à plus de 110 000 départs vers d’autres secteurs depuis mars 2020. Tous les profils connaissent des baisses d’effectifs, notamment les cuisiniers en restauration, ainsi que les plus jeunes (souvent sur des contrats étudiants ou d’alternance). Les quelques prévisions de croissance concernent notamment des TPE (78 %) et des établissements ayant développé de nouveaux services, investi et prospecté de nouveaux clients, entraînant des besoins sur des métiers du digital et de la livraison et vente à emporter. Il est à noter que 55 % des hôteliers, 50 % des traiteurs et 49 % des hôtels-restaurants ont eu recours à la formation durant les périodes de fermeture.

Enfin, la quasi-totalité des établissements de la branche déplore le manque de visibilité sur l’avenir. Plus d’un établissement sur cinq est incapable d’anticiper son activité pour 2021. Cette visibilité est pourtant déterminante pour préparer la reprise. Pour les hôteliers, en particulier, la reprise est étroitement liée au retour des touristes étrangers (3 clients sur 10 en moyenne).

Sur les changements induits par la crise, enfin, plus de 80 % des personnes sondées, estiment qu’elle a renforcé l’utilisation des réseaux sociaux et des plates-formes de réservation et livraison. On notera aussi que pour 53 %, elle a renforcé l'automatisation des tâches et la robotisation.

 

Article écrit par Céline Berger, journaliste NOUS CHRD