Tel était le thème de la conférence de presse tenue ce matin, jeudi 17 février, par les membres de la Confédération des acteurs du Tourisme (CAT) qui regroupe les principales organisations de l’hôtellerie-restauration, de l’événementiel, des résidences de tourisme, des voyagistes, des tour-opérateurs, des autocaristes, du transport fluvial et représente plus de deux millions de salariés.
Le Tourisme est le secteur qui a été le plus touché et le plus tôt par la crise sanitaire lié au Covid :
les entreprises ont été fermées et l’activité réduite à néant, cela dès le mois de février 2020 pour l’événementiel. C’est également le secteur qui a subi le plus de mesures sanitaires et sur la durée la plus longue.
Alors, oui, le secteur a été accompagné par le gouvernement, notamment par la mise en place des PGE. Au total, ce sont 13 milliards d’euros qui ont été accordés au titre des PGE pour le tourisme. « Mais à l’heure de la sortie de crise, les chefs d’entreprise se trouvent face au mur de la dette » a fait remarquer Jean-Sébastien Barrault, président de la FNTV (autocaristes).
Mais à l’heure de la reprise et dans le cadre actuel, les entreprises du secteur du tourisme sont face à un dilemme mortifère :
- Soit les entreprises remboursent et ne peuvent pas investir voire risquent de ne pas survivre
- Soit les entreprises investissent et ne peuvent pas rembourser
Une reprise que se fait attendre
Les premières demandes de remboursement du PGE arrivent en mars-avril. Mais la reprise n’étant pas au rendez-vous, les entreprises n’ont pas la trésorerie nécessaire pour rembourser, assurer le fonctionnement de l’entreprise et investir. La clientèle internationale de loisir est absente, les déplacements d’affaires n’ont pas repris et les perspectives de reprise d’activité, selon les secteurs, ne sont attendues que pour juin voire septembre.
La solution de restructuration du PGE apportée par le gouvernement fin janvier ne satisfait pas le secteur. « Si nos entreprises restructurent leur PGE, elles seront classées « en prêt non-performant » et verront leur note dégradée, ce qui les empêchera d’accéder au crédit et d’investir ! Nous serons marqués au fer rouge. », explique Roland Héguy, président de la CAT.
Les acteurs du tourisme lancent un appel solennel au gouvernement afin de trouver une solution viable et adaptée pour leur permettre de rembourser le PGE dans les meilleures conditions. Et cela passe par :
- Un nouveau report d’un an de la première échéance de remboursement
- Un allongement de la durée jusqu’à 7 ans pour toutes les entreprises qui en feront la demande (soit un prêt étalé sur 10 ans)
Et le tout sans que l’entreprise ne soit classée en défaut ou voit sa cotation FIBEN dégradée.
« Il est impératif que le cas par cas s'applique aux PGE si on ne veut pas gâcher tout ce qui a été fait grâce aux aides du gouvernement », a affirmé René-Marc Chikli, président du Seto (tour-opérateurs).
Cette demande de la CAT au gouvernement, symbolise la volonté de l’ensemble des acteurs de sauver les entreprises et les emplois qu’elles représentent, d’investir dans l’outil de travail pour monter en gamme et en qualité, permettre à la France de retrouver sa place dans le tourisme international. En un mot répondre aux attentes du plan du gouvernement Destination France. « Si nous n’obtenons pas ce délai supplémentaire de remboursement du PGE, toutes les mesures d’accompagnement que nous avons obtenu, n’auront servi qu’à arroser le sable », a conclu Roland Héguy.