Les pouvoirs publics détournent le titre-restaurant au profit de la grande distribution

09 octobre 2024

#titrerestaurant

Titre-restaurant : L’UMIH dénonce le procédé des pouvoirs publics pour détourner l’objet social du titre-restaurant au profit de la grande distribution

Alors que le gouvernement s’apprêterait à prolonger l’utilisation du titre-restaurant à tous produits alimentaires au-delà du 31 décembre 2024, l’UMIH appelle une nouvelle fois, à un recentrage du dispositif en faveur de la restauration pour sauvegarder un secteur déjà fortement touché par les crises successives.

En effet, l’élargissement à tous produits alimentaires depuis 2022 pour la protection du pouvoir d'achat, a largement favorisé les grandes et moyennes surfaces (GMS) au détriment des commerces de proximité(1). A peine 40% des titres-restaurant sont aujourd’hui dépensés dans les restaurants (source : CNTR).

Dans un contexte où l’inflation est revenue sous la barre des 2%, une troisième reconduction d’une mesure, initialement présentée comme exceptionnelle et provisoire, transformerait le titre-restaurant en titre-caddie. Elle entrainerait un manque à gagner très important pour le secteur de la restauration qui a besoin du ce dispositif pour stimuler la fréquentation de ses établissements pour le service du midi.

À fin juillet 2024, le nombre de défaillances cumulé sur les douze derniers mois dans le secteur hébergement restauration est de 8 373, soit une augmentation de près de 20% par rapport à juillet 2023 (source : Banque de France). Chaque jour, 23 établissements ferment.

Par ailleurs, l’UMIH souligne que cette mesure est, en réalité, inadaptée pour répondre à l’objectif de préservation du pouvoir d’achat. En effet, la très grande majorité des salariés français (85% d’entre eux soit environ 25 millions de personnes) et les personnes les plus fragiles (étudiants, demandeurs d’emploi, …) ne disposent malheureusement pas de titre-restaurant et ne seront donc pas concernées.

Enfin, la première organisation patronale du secteur CHRD alerte sur les risques de dévoiement de l’objet social du titre-restaurant qui bénéficie aujourd’hui d’exonération de charges sociales et fiscales à hauteur d’1.5 milliard d’euros par an.

(1) Depuis le 4ème trimestre 2022, la part de marché de la grande distribution a progressé de 8.4 points tandis que celles des restaurateurs a reculé de 6.4 points sur la même période. Sur 1 an, cela représente un manque à gagner de 576 millions d’euros pour les restaurateurs et un transfert d’activité de 756 millions d’euros au profit de la GMS.