Alors que le gouvernement s’apprêterait à prolonger l’utilisation du titre-restaurant à tous produits alimentaires au-delà du 31 décembre 2024, l’UMIH appelle une nouvelle fois, à un recentrage du dispositif en faveur de la restauration pour sauvegarder un secteur déjà fortement touché par les crises successives.
En effet, l’élargissement à tous produits alimentaires depuis 2022 pour la protection du pouvoir d'achat, a largement favorisé les grandes et moyennes surfaces (GMS) au détriment des commerces de proximité(1). A peine 40% des titres-restaurant sont aujourd’hui dépensés dans les restaurants (source : CNTR).
Dans un contexte où l’inflation est revenue sous la barre des 2%, une troisième reconduction d’une mesure, initialement présentée comme exceptionnelle et provisoire, transformerait le titre-restaurant en titre-caddie. Elle entrainerait un manque à gagner très important pour le secteur de la restauration qui a besoin du ce dispositif pour stimuler la fréquentation de ses établissements pour le service du midi.
À fin juillet 2024, le nombre de défaillances cumulé sur les douze derniers mois dans le secteur hébergement restauration est de 8 373, soit une augmentation de près de 20% par rapport à juillet 2023 (source : Banque de France). Chaque jour, 23 établissements ferment.
Par ailleurs, l’UMIH souligne que cette mesure est, en réalité, inadaptée pour répondre à l’objectif de préservation du pouvoir d’achat. En effet, la très grande majorité des salariés français (85% d’entre eux soit environ 25 millions de personnes) et les personnes les plus fragiles (étudiants, demandeurs d’emploi, …) ne disposent malheureusement pas de titre-restaurant et ne seront donc pas concernées.
Enfin, la première organisation patronale du secteur CHRD alerte sur les risques de dévoiement de l’objet social du titre-restaurant qui bénéficie aujourd’hui d’exonération de charges sociales et fiscales à hauteur d’1.5 milliard d’euros par an.